Rappelons d’emblée que dans un article du Journal de Québec, Alexandre Fallu a qualifié l’ambiance à l’hôtel de ville de «malsaine et anxiogène». Selon l’élu de RL, des citoyens «ont peur de venir au conseil et de poser leurs questions» en raison de réactions «irrespectueuses» de Gilles Lehouillier envers ces derniers et les deux élus de RL.
Alexandre Fallu a alors critiqué que le premier citoyen pointe du doigt, coupe la parole ou retire le droit de parole tout en utilisant de «mots forts». Il a alors notamment rappelé que Gilles Lehouillier avait récemment accusé son collègue Serge Bonin d’avoir fait preuve de «démagogie».
Des accusations qu’a balayé en grande partie du revers de la main le maire de Lévis et chef de Lévis Force 10 (LF10).
«Il n’y a pas d’ambiance malsaine ni de climat de peur à l’hôtel de ville, je tiens à rassurer les citoyens. Quant à la période de questions, mes collègues et moi avons une ouverture incroyable. Même si les citoyens n’ont le droit que de poser des questions, je laisse souvent aller les commentaires et je dépasse souvent le temps alloué parce qu’il est important pour moi de laisser les citoyens prendre la parole. […] Au conseil municipal, on ne peut pas dire qu’on est dans un contexte toxique. Les gens ne sont pas à couteaux tirés et à s’engueuler», a déclaré M. Lehouillier, en marge de sa traditionnelle mêlée de presse virtuelle avant la séance du conseil.
Ouverture à des changements
Si le maire estime que les deux partis en présence à l’hôtel de ville ont un jeu politique à jouer, particulièrement avec la prochaine campagne électorale qui aura lieu l’an prochain, Gilles Lehouillier croit que certaines améliorations pourraient être apportées. Le premier citoyen a alors invité tous les élus du conseil, dont lui-même, à «s’autodiscipliner» pour ramener davantage de civilité dans les débats.
Concédant qu’il aurait notamment pu utiliser d’autres termes que démagogie pour manifester son désaccord à l’une des dernières sorties de Serge Bonin, le maire a par contre souligné qu’il avait été attaqué sur son âge et d'avoir menti par RL.
Du même souffle, Gilles Lehouillier s’est dit ouvert à l’idée de RL de confier la présidence des séances du conseil municipal à un autre élu que lui-même. Le maire avait d’ailleurs sondé le service des affaires juridiques de la Ville pour évaluer cette possibilité. Il a toutefois rappelé que les normes actuelles obligent le premier citoyen à assurer cette fonction à Lévis.
Lors de sa rencontre virtuelle avec les journalistes le 26 février, Gilles Lehouillier a indiqué qu’il était ouvert à une modification de la Charte de la Ville de Lévis pour que le conseil municipal ait un président d’assemblée autre que le maire, afin d’éviter que le premier magistrat «soit juge et partie».
Fin de non-recevoir... pour le moment
Plus tard lors de la séance ordinaire du conseil, Alexandre Fallu est revenu à la charge sur cette question, pendant la période d'intervention des membres du conseil. Il a profité de l'occasion pour réclamer une rencontre entre Gilles Lehouillier, les membres du cabinet de RL et du maire et lui ainsi que la nomination d'un autre président d'assemblée.
Le maire a alors proposé une rencontre entre les directeurs de cabinet ou une discussion entre lui et Alexandre Fallu, ce que le conseiller de RL a refusé si la rencontre ne se déroulait pas en personne et sans la présence de membres de son équipe. Par la suite, déplorant que le conseiller du district Christ-Roi ait «créé un faux problème» avec sa sortie sur l'ambiance au conseil, Gilles Lehouillier a refusé de céder la présidence d'assemblée.
Cependant, le premier citoyen a réitéré son désir de voir la charte de la Ville être modifiée pour permettre ce changement. Mais cette permutation avec un autre membre du conseil municipal serait incluse parmi d'autres modifications que l'administration Lehouillier voudrait apporter en même temps au document encadrant les activités de la municipalité. Lors de sa réplique, le maire n'a pas donné un échéancier de réalisation de son projet de réforme.