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Budget 2024-2025 du Québec

Réactions à la présentation du gouvernement caquiste

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Photo : Archives - Érick Deschênes

12 mars 2024 04:59

Plusieurs acteurs de la société québécoise ont tenu à réagir, à la suite du dépôt du budget 2024-2025 du gouvernement du Québec par le ministre caquiste des Finances, Eric Girard. Voici un résumé de leurs déclarations.

Transport

«Les décisions des derniers mois en matière de transports collectifs et actifs dans la région laissaient présager le pire pour le budget d’aujourd’hui et force est de constater que malheureusement, on manque cruellement de vision. Le gouvernement se prive de leviers financiers importants, notamment en matière d’écofiscalité, afin de répondre aux besoins grandissants de la population en matière de mobilité.» Marie-Soleil Gagné, directrice générale d’Accès transports viables

«Le budget ne prévoit aucune somme additionnelle pour le financement du transport collectif afin de répondre aux besoins de l'ensemble des régions du Québec. Il s'agit d'un moment crucial pour assurer son développement. Le transport collectif est un élément clé pour le succès des projets de développement économique, ainsi qu'un levier indispensable pour atteindre nos objectifs ambitieux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d'aménagement durable du territoire.» Martin Damphousse, président de l'Union des municipalités du Québec

«On devrait être en train de développer des projets de transport en commun dans les moyennes villes du Québec, de développer le transport interrégional, mais on n'a même pas la garantie qu'on va maintenir les services existants dans les grands centres. Chez nous, pendant la semaine de relâche, les patinoires étaient fermées, mais il y avait des terrains de tennis ouverts! Les changements climatiques, on est en plein dedans, mais ce budget ne nous prépare pas du tout aux impacts. La CAQ prévoit 29 M$ sur 5 ans pour mieux combattre les feux de forêt alors que l'été passé, ça a coûté 200 M$ juste pour les éteindre!» Christine Labrie, porte-parole de Québec solidaire en matière d'administration gouvernementale

Logement

«Ça a pris six ans de travail pour que Québec solidaire fasse admettre à la CAQ qu'il y a une crise du logement. Maintenant qu'ils l'ont admis, est-ce que ça va prendre un autre six ans pour les convaincre d'agir? Il n'y a rien de neuf pour relancer la construction, rien ne change pour les premiers acheteurs et rien ne sera déboursé cette année pour livrer les logements sociaux et abordables attendus! Pour une sixième année de suite, la CAQ ne prend pas la crise du logement au sérieux. Pour trouver un logement ou une maison à leur prix, les Québécoises et les Québécois vont devoir cogner à une autre porte.» Haroun Bouazzi, porte-parole de Québec solidaire en matière de finances

«Nous espérions l'exemption de la TVQ sur les habitations locatives neuves. Le gouvernement n'est pas allé de l'avant, et ce, malgré le fait que toutes les provinces canadiennes, ainsi que le fédéral, ont appliqué cette mesure structurante. Malheureusement, on fait bande à part» Paul Cardinal, directeur du service économique de l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ)

L’Association de la construction du Québec (ACQ) est consciente des conditions économiques difficiles dans lesquelles le budget 2024-2025 a été écrit, mais ne peut que constater le peu d’aide envers le secteur de la construction afin de répondre aux besoins grandissants des Québécoises et des Québécois. De plus, le budget ne contient rien pour favoriser la construction de nouvelles unités de logement ni pour contrer les retards de paiement des donneurs d’ouvrage publics, qui représentent un coût annuel d’environ 1 G$ pour les entreprises de construction.

« Au regard des crises actuelles (insécurité alimentaire, itinérance, logement, etc.), le budget 2024-2025 ne règlera rien. Par son refus d'agir, le gouvernement devra être tenu directement responsable de l'aggravation des différentes crises qui frappent le Québec. Ce budget ne prévoit rien pour empêcher les gens de se retrouver à la rue ou pour aider les milliers de personnes qui s'y trouvent à s'en sortir. Rien pour freiner l'augmentation du recours aux banques alimentaires, qui semble inexorablement se normaliser. Et pratiquement rien pour alléger le fardeau des dizaines de milliers de locataires qui n'arrivent tout simplement plus à se loger convenablement.» Serge Petitclerc, co-porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté

Emploi et monde du travail

«Avec des prévisions de croissances faibles de 0,6% pour la prochaine année et 1,6% l'année suivante, le gouvernement aurait eu avantage à aider davantage les entreprises québécoises pour stimuler la croissance économique. Cela aurait pu se faire en améliorant l'accès aux incitatifs fiscaux et financiers, en stimulant la productivité au travail et en renforçant l'écosystème entrepreneurial.» Charles Milliard, président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec

«Le contexte économique est difficile, certes, mais c'est justement pourquoi ce budget devait répondre aux PME québécoises. Leur état est critique selon les données de la FCEI : 2023 a été la pire année en matière de confiance en 15 ans, à l'exception de 2020. Pour assurer un avenir plus positif pour tous, ce budget devait miser sur les petites entreprises qui représentent la majorité des emplois du secteur privé au Québec. On y voit des décisions pour encourager certains secteurs jugés stratégiques et on laisse les autres dans un environnement défavorable. Nous cherchons où est la vision du gouvernement pour la relance des PME.» François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI

«Le Conseil du patronat du Québec est conscient du contexte économique difficile, mais on aurait aimé que le gouvernement puisse mettre de l'avant quelques mesures peu coûteuses et un plan pour améliorer l'environnement fiscal et réglementaire du Québec. Je tiens à souligner les sommes pour appuyer les secteurs comme la foresterie, le tourisme et le bioalimentaire. On est également content des montants dédiés à soutenir les élèves en difficulté pour le retour en classe. La réussite éducative de nos jeunes est essentielle à un Québec prospère. J'explique mal certains choix comme l'abolition du crédit d'impôt pour les PME dédiées à l'embauche de travailleurs d'expérience, alors que nos entreprises ont grand besoin de ces travailleurs.» Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec

«Les services publics d'emploi destinés aux individus, tout comme les mesures de formation et de requalification de la main-d'œuvre, subissent des coupes importantes. Or, cette logique à court terme basée sur la seule réduction du taux de chômage fait fi des besoins sur le terrain et des bouleversements majeurs que connaît le marché de l'emploi. Sous-estimer l'importance de l'accès à la formation ainsi que l'adéquation nécessaire entre les compétences des individus et les emplois d'aujourd'hui et de demain risque d'entraîner des pertes économiques coûteuses pour la province, compromettant notamment notre capacité à faire face aux transitions environnementales et technologiques.» Valérie Roy, directrice générale de l'Alliance des centres-conseils en emploi

«Le ralentissement économique ne peut expliquer à lui seul l'inaction du gouvernement sur de nombreux plans, que ce soit en matière de logement ou de la lutte aux changements climatiques. Les vraies marges de manœuvre ont été gaspillées : les baisses d'impôts annoncées l'an dernier plombent aujourd'hui de 2 G$ l'état de nos finances publiques. De plus, le gouvernement amplifie son propre malheur en consacrant 2,2 G$ au remboursement de la dette. Malgré le ralentissement économique, malgré un déficit qualifié de "structurel" par le gouvernement, malgré un endettement inférieur au reste du Canada, le Québec demeure la seule province canadienne à consacrer une part de ses revenus au remboursement de la dette. C'est un non-sens complet.» Caroline Senneville, présidente de la CSN

«Alors que dans les dernières années nous étions dans une dynamique de croissance économique et de plein emploi, le gouvernement a fait des choix politiques, comme la baisse d'impôt. Et ce n'est que cette année qu'il met véritablement en place des mesures qui auraient été plus efficaces l'année passée alors que cette année, nous voyons un ralentissement économique.» Luc Vachon, président de la CSD

«En matière de revendications étudiantes, la non-rémunération des stages est l'éléphant dans la pièce d'un budget qui laisse les stagiaires sur leur faim. Après un automne de mobilisation et une volonté affichée d'agir de la part de la ministre, la FECQ se voit amèrement déçue de l'absence totale d'investissements à cet égard.» Laurence Mallette-Léonard, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec

Santé et éducation

«C'est insensé de diminuer les dépenses alors qu'une réforme gigantesque du réseau est sur un point de voir le jour.Les dernières réformes en santé n'ont jamais été soutenues par des moyens financiers conséquents, avec les contrecoups dévastateurs que l'on connaît aujourd'hui : désertion des professionnelles en soins, attentes en chirurgie, difficile accès aux soins de première ligne et j'en passe. On ne peut plus rejouer dans ce film-là.» Julie Bouchard, présidente de la FIQ

«Le gouvernement accepte de repousser à plus tard son objectif de retour à l'équilibre budgétaire. Il évite ainsi, pour l'instant, de replonger le Québec dans le cercle vicieux de l'austérité. Avec un déficit réel de 7,2 G$ (11 G$ après la provision pour éventualité et le versement au Fonds des générations), le gouvernement subit les impacts du ralentissement économique, des baisses d'impôt tout en assurant le maintien des missions de la santé et de l'éducation. Bien qu'il n'y ait pas d'investissements qui auraient permis de poursuivre l'impulsion donnée à nos réseaux publics par les négociations, on ne peut pas parler d'austérité cette année pour ces deux missions essentielles. Dans un contexte où la réduction de la dette est sous contrôle et que l'atteinte de l'équilibre budgétaire réel est prévue pour 2027-2028, c'était le bon choix à faire.» Éric Girard, président de la CSQ

«« À peine un an après avoir consenti des milliards en baisses d'impôts mal avisées, le gouvernement annonce être dans une situation financière difficile et devoir amorcer une révision des dépenses. La table est mise pour un retour aux compressions et aux mesures d'austérité, à faire toujours plus avec toujours moins. Une chose est sûre, on est loin de pouvoir qualifier ce budget de responsable.» Robert Comeau, président de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)

«Tandis que les expériences internationales prometteuses en taxation des boissons sucrées se multiplient, le Collectif Vital se déçoit de constater que le gouvernement du Québec n’a pas emboîté le pas.» Corinne Voyer, directrice du Collectif Vital

«Dans une motion unanime, l’Assemblée nationale s’est engagée en 2022 à faire en sorte que la prévention devienne une priorité du système de la santé. Aujourd’hui, en consultant le budget affecté à la santé publique, on se rend compte que cette promesse n’est pas tenue. C’est décevant, mais surtout inquiétant pour l’avenir de notre réseau de soins. En sous-utilisant le potentiel de la santé publique et en ne s’activant pas avec ardeur à la réduction des maladies évitables, on mène notre réseau à sa perte. Il faut que ça change!» Thomas Bastien, directeur général de l’ASPQ

«Nous tenons à souligner l'engagement du gouvernement de 40 M$ sur deux ans, la grande collaboration au cours des derniers mois de la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire, Mme Chantale Rouleau, ainsi que l'écoute du ministre des Finances, M. Eric Girard. Cette aide permettra d'assurer plus de prévisibilité, et ainsi d'éviter les périodes de flottement qui causent de l'incertitude et de la détresse dans notre réseau.» Martin Munger, directeur général des Banques alimentaires du Québec.

La Coalition pour l'avenir du sport et de l'activité physique au Québec (CASAPQ) exprime sa profonde déception quant à l'absence d'investissements significatifs dans le secteur du sport et de l'activité physique. Malgré une proposition détaillée et chiffrée s’élevant à 243 M$ pour 2024-2025 pour catalyser une transformation positive au bénéfice de la santé de la population et le bien-être économique du Québec, les appels de la Coalition sont restés sans réponse.

«Une hausse de la taxe tabac est toujours une bonne nouvelle qui sauvera des vies. En fait, le maintien de la politique de taxation du tabac après une longue période de huit années sans hausse est de mise et salué. Cependant, les deux hausses échelonnées annoncées aujourd'hui sont modestes, compte tenu de la marge de manœuvre disponible, maintient le statut du Québec comme étant la province avec le taux de taxation le plus faible au pays. Ironiquement, cette annonce répond précisément aux demandes de l'industrie du tabac, qui privilégie des hausses modérées et prévisibles.» Flory Doucas, codirectrice et porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac

Agriculture

«Les productrices et producteurs comprennent très bien l'ampleur des contraintes budgétaires du gouvernement. Passer outre les attentes légitimes d'un secteur qui a démontré à maintes reprises son engagement et sa résilience ne peut toutefois qu'engendrer de la déception, et même de la frustration chez celles et ceux qui y verront une indifférence flagrante quant à leurs besoins et préoccupations. Les autorités gouvernementales concernées auraient tort de sous-estimer ce mécontentement.» Martin Caron, président général de l'Union des producteurs agricoles

Aînés

«Le gouvernement du Québec a posé le bon geste en mettant fin aux pénalités imposées à la rente de retraite des personnes aînées de 65 ans et plus en situation d’invalidité, autant pour les personnes qui les subissent actuellement que pour les futurs bénéficiaires.» Gisèle Tassé-Goodman, présidente du Réseau FADOQ 

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