Formant l'opposition officielle à Québec, le Parti libéral du Québec (PLQ) estime que la CAQ «a complètement perdu le contrôle des finances publiques» avec son budget déficitaire record de 11 G$. De plus, les libéraux déplorent que le plus récent exercice financier ne réponde «même pas aux besoins de productivité des entreprises et à la crise en habitation».
«François Legault a complètement perdu le contrôle des finances publiques. Le déficit du Québec, qu'il avait prévu à 4 milliards $, est finalement de 11 milliards $. C'est un record dans l'histoire du Québec, un véritable trou financier qui aura des effets sur notre capacité financière, aujourd'hui et pour les générations futures. Le résultat des années caquistes au pouvoir, c'est la transformation des surplus libéraux en déficits caquistes chroniques, et ce, sans résultat pour les Québécois. C'est un budget sans vision pour nos PME et sans plan pour la construction d'habitations. La CAQ est clairement un échec pour notre économie», a lancé Marc Tanguay, le chef intérimaire du PLQ.
Toutefois, Linda Caron, porte-parole libérale pour les aînés et les proches aidants et en matière de soins à domicile, s'est réjouie que le gouvernement a «finalement entendu raison et acquiescé à sa demande persistante de mettre à la fin de la pénalité financière de 24 % sur la rente de retraite des personnes aînées invalides à l'âge de 65 ans».
Une preuve de la nécessité de l'indépendance
Cette mesure a également été saluée par le chef du Parti québécois (PQ) et député de Camille-Laurin, Paul St-Pierre Plamondon, tout comme des investissements dans la SOPFEU, la protection de la jeunesse et le club des petits déjeuners.
Cependant, l'élu péquiste a déploré l'absence de «mesures importantes» pour les premiers acheteurs, les soins à domicile, les agriculteurs, les médias et les aînés désirant revenir sur le marché du travail. De plus, le budget 2024-2025 est la preuve de l'importance de l'indépendance du Québec, clame Paul St-Pierre Plamondon.
«Ce serait simple de dire que le déficit est dû à la mauvaise tenue de l'économie. C'est faux, il n'est pas principalement dû au contexte, mais aux mauvaises décisions de la CAQ et à son incapacité de récupérer notre propre argent du fédéral comme elle l'avait promis. Il est aussi le résultat d'une absence de planification, d'une gestion au jour le jour à courte vue. Nous avons eu gain de cause, car on constate que dès le début du budget et à de nombreuses reprises par la suite, on aborde la question des sommes que nous devrions normalement récupérer du fédéral, mais qui ont fait l'objet d'un refus. Cependant, on constate que la CAQ n'a pas tout mentionné ni chiffré. Lorsqu'on prend ses propres promesses vis-à-vis du gouvernement fédéral, il y a un manque à gagner d'environ 14 G$. La moindre des choses serait de chiffrer en détail les propres promesses du gouvernement», a déclaré le chef du PQ.
Une absence de mesures pour le logement et le transport remarquée par QS
Heureux aussi de la fin de la pénalité financière pour les aînés invalides, les solidaires ont toutefois été déçus de ne pas trouver dans le budget des mesures costaudes pour le logement et le transport.
«Ça a pris 6 ans de travail pour que Québec solidaire fasse admettre à la CAQ qu'il y a une crise du logement. Maintenant qu'ils l'ont admis, est-ce que ça va prendre un autre 6 ans pour les convaincre d'agir? Il n'y a rien de neuf pour relancer la construction, rien ne change pour les premiers acheteurs et rien ne sera déboursé cette année pour livrer les logements sociaux et abordables attendus! Pour une sixième année de suite, la CAQ ne prend pas la crise du logement au sérieux. Pour trouver un logement ou une maison à leur prix, les Québécoises et les Québécois vont devoir cogner à une autre porte», a affirmé Haroun Bouazzi, le porte-parole de Québec solidaire (QS) en matière de finances.
«On devrait être en train de développer des projets de transport en commun dans les moyennes villes du Québec, de développer le transport interrégional, mais on n'a même pas la garantie qu'on va maintenir les services existants dans les grands centres », a pour sa part renchéri Christine Labrie, porte-parole solidaire en matière d'administration gouvernementale.
Un déficit inexplicable
Enfin, le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, n'en revenait pas de l'importance du déficit prévu par le gouvernement caquiste dans son plus récent exercice financier.
«Pour prendre conscience du désastre de la gestion caquiste, comprenez que ce déficit représente l’équivalent d’une hausse de la TVQ de 4%, d’un seul coup. (...) Le modèle québécois des vieux partis est en faillite. Ce n’est d’ailleurs pas un modèle. Personne ne veut l’imiter. Et ce n’est pas québécois de vouloir vivre sur le dos de nos enfants et de nos petits-enfants. Nous sommes les seuls qui voulons réduire la taille de l’État, couper les subventions aux entreprises, augmenter considérablement notre richesse en exploitant notre gaz naturel, additionner la contribution du privé en santé ainsi que serrer la ceinture du gouvernement pour remettre plus d’argent dans les poches des familles en vue de faire face à la hausse des prix. Ça ne peut tout simplement plus continuer comme ça!», a conclu M. Duhaime.