Les deux ministres du gouvernement Legault ont alors annoncé une subvention de 5 à 7 M$ d’argent public à votre équipe de hockey, les Kings de Los Angeles. Or, hier, nous apprenions que ces mêmes Kings viennent de conclure une entente en vue de présenter, pendant plusieurs années, des matchs hors concours à Salt Lake City, et cela sans aucune aide gouvernementale, ni de l’état de l’Utah, ni de la ville.
Il n’en fallait pas plus pour déclencher une vague d’indignation à la grandeur du Québec. Un Québécois sur dix a fréquenté une banque alimentaire pour nourrir sa famille au cours de la dernière année. Un propriétaire sur quatre se demande comment il fera pour renouveler son hypothèque et craint de perdre sa maison en raison de la hausse des taux d’intérêt. Le gouvernement du Québec nous annonce déjà que son budget du 12 mars prochain sera «largement déficitaire», donc financé sur le dos des prochaines générations.
Dans ces circonstances, vous comprenez que la décision de donner de l’argent public à votre club passe très mal au sein de la population. Les quatre partis d’opposition au Québec condamnent à l’unanimité cette dépense inutile et injustifiée. Malheureusement, le gouvernement Legault s’entête dans sa mauvaise décision.
Dans le contexte actuel, pour le bien du Québec et pour l’excellente réputation de l’organisation que vous présidez, je vous demande aujourd’hui de renoncer à l’aide financière octroyée par le gouvernement Legault. Renoncer à cette somme permettrait aux fans de hockey du Québec de focaliser sur le jeu, plutôt que sur la politique. Les Kings forment une organisation milliardaire pour qui les 5 ou 7 M$ du gouvernement québécois ne représentent qu’une infime partie des revenus.
Alors qu’ici au Québec, cette subvention est devenue un symbole de mauvaise gestion des fonds publics, qui risque d’entacher votre image de marque et de vous entraîner inutilement dans des débats auxquels vous n’avez pas à être associé. En espérant que cette proposition de sortie de crise trouvera écho auprès de vous, je vous prie d’agréer, Monsieur Robitaille, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Éric Duhaime
Chef du Parti conservateur du Québec